Si je n’avais qu’un seul graphique pour comprendre le problème notre dérèglement climatique ce serai la concentration de dioxyde de carbone (nommé CO2) dans l’atmosphère (à voir ci-dessous ou sur Our World in Data). Et, je propose ici une mini explication.
800.000 ans d’histoire
Le graphique, ci-dessus👆représente les moyennes mondiales de concentration de CO2 dans l’atmosphère au cours de ces 800.000 dernières années, oui oui durant ces 800.000 dernières années avant notre ère…
Aujourd’hui le lien entre les températures mondiales et les concentrations de gaz à effet de serre – en particulier le CO2 – s’est vérifié tout au long de l’histoire de la Terre.
Par exemple, pendant la dernière période glaciaire, il y ~20.000ans, voir ci-dessous👇 (surligné en jaune) avec ~200ppm (200 parties par million) de CO2 dans l’atmosphère nous avions 1km de glace au dessus de Londres et Berlin, et la Manche n’était qu’un fleuve car le niveau des océans était 120m plus bas qu’aujourd’hui.
Ça va chauffer
Aujourd’hui nous explosons littéralement nos émissions. Si nous faisons un petit zoom sur nos 2 derniers siècles nos émissions ne font qu’augmenter, passant de 270ppm (une moyenne stable pendant 10.000 ans) à 420ppm aujourd’hui. Voir le graphique ci-dessus entouré en rose.
Cette augmentation n’a jamais été aussi brutale ni aussi important, depuis ces 800.000 dernières années. Donc fini les arguments disant qu’il a existé des situations où l’humanité en a connu d’autres.
Ce pic de CO2 dans l’atmosphère ce traduit par l’augmentation des températures, représentées ici par ShowYourStripes (en bleu pour dire plus froid, en rouge pour dire plus chaud).
Nous estimons que nous avons déjà atteint +1,1°C à l’échelle du globe.
En France, le CRNS – Centre national de la recherche scientifique – estime aujourd’hui un réchauffement de +3,8°C d’ici 2100, c’est cataclysmique.
En combinant à la fois les émissions de CO2 et ce réchauffement des températures, sur un seul et même graphique, nous obtenons la représentation suivante.
Quel visage aura notre planète d’ici quelques dizaines d’année ? Et pourquoi cette augmentation certaine des températures ? Les gaz à effet de serres sont très stable dans l’air. Ils seront abordé par nos sols et nos océans que très très TRÈS lentement. Donc nous sommes certains que le climat de notre enfance ne reviendra pas avant des siècles.
Nos enfants ne connaitront donc pas le climat de notre enfance, nos petits-enfants non plus, ni nos petits-petits-enfants…
Il faut donc limiter un maximum cette augmentation des température et donc celle du CO2
Comment en sommes-nous arrivés là ?
La solution de facilité est de te proposer une vidéo explicative (1h30 de Jean-Marc Jancovici ci-dessous) pour faire le constat de ces émissions face à notre consommation d’énergie.
L’autre solution plus collaborative et sympathique est celle d’un atelier de la Fresque du climat. Il y en a régulièrement, partout en France et dans le monde, résumant en 42 cartes, les milliers de pages du rapport du GIEC – Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat – destinés à évaluer et synthétiser les informations scientifiques, techniques et socio-économiques relatives au dérèglement climatique.
Quel est mon impact ?
En France, nous avons en moyenne une empreinte de 10 tonnes d’émission d’équivalent de CO2 par an et par personne (noté CO2e pour équivalent). Pour être dans les accords de Paris, et limiter l’augmentation des température à 1,5°C ou 2°C au niveau mondial, il faut passer à 2 tonnes/an/personne soit émettre 5 fois moins.
10 tonnes est un ordre de grandeur pour un français, une moyenne à retenir. Nos achats, nos déplacements, nos aliments sont issus majoritairement d’une consommation de pétrole, de charbon ou de gaz… pour faire tourner les machines qui nous servent.
Pour dire les choses simplement, en moyenne, plus tu es riche et plus tu émets du CO2 Voici pour illustrer la répartition moyenne de l’empreinte carbone d’un français. Donc si tu veux agir vite et maintenant, réduit ta consommation de viande, réduit tes déplacements en voiture et réduit ta consommation de gaz/fioul (en isolant ton chez toi du mieux que tu peux).
De plus, tout comme l’énergie que tu consommes à travers pétrole, charbon, gaz… l’eau est une ressource à surveiller. Cachée dans nos modes de consommation, un européen consomme réellement environ 6.000 litres d’eau par jour et non uniquement les 150 litres d’eau sortant de notre robinet, selon l’hydrologue Emma Haziza. Mais ça c’est une autre histoire…
Alors, que devons-nous faire ?
Malheureusement je n’ai pas « LA » réponse, nous devons la trouver ensemble.
Si nous devons diviser par 5 nos émissions. Est-ce que cela signifie prendre 5 fois moins la voiture ? Manger 5 fois moins de protéines animale ? Gagner 5 fois moins d’argent ?
- Premièrement, les 3/4 de la solution est collective. Car même si tu agis comme un héros, tu auras réglé qu’un quart du problème. C’est ce que dit le rapport « Faire sa part ? » de Carbone 4 sur nos responsabilités face à l’urgence climatique. Dit autrement tu peux déjà faire une part du chemin et ça résoudra qu’une partie du problème.
- Deuxièmement, ne perdons pas de vu qu’il y a plusieurs échelle et granularité. Nous pouvons agir en France. Mais de très nombreux pays sont sous les 2 tCO2e/an/personne alors qu’ils paient déjà le prix de nos émissions, comme par exemple au Pakistan cet été. Alors pour agir il est préférable de le décider ensemble, à un niveau international, des réductions de nos émissions. Pour agir à l’échelle de la société, la démocratie doit être plus ouverte, l’éducation et la pédagogie de ces enjeux doivent donc être mieux soutenu. Le climat de nos échanges doivent donc être apaisés.
- Troisièmement, le plus dur (voir la mission impossible) est d’obtenir une économie corrélée au niveau de viabilité ou de destruction de notre planète, du moins, au niveau d’émission de CO2e C’est l’idée initial de la taxe carbone. Si tu détruis la planète, tu paies. Si tu achètes un produit qui détruit la planète tu le paies plus chère qu’un produit qui maintiens notre planète viable. C’est aussi l’idée du permis carbone. Si ta consommation et tes usages dépassent 2tCO2e/an, lors tu paies ou tu es limité dans tes actions. Malheureusement c’est souvent l’inverse aujourd’hui. Par exemple l’agriculture biologique est plus chère que l’agriculture conventionnelle. Alors que l’agriculture bio, pollue moins nos nappes phréatiques, détruit moins la biodiversité… Rendant un meilleur service à tous, elle devrait être la moins chère. Bref, cette économie écologique comme le décrit Timothée Parrique sera la clé de voute de notre monde globalisé, afin d’obtenir in fine une planète vivable.
Pour résumé, il nous faut faire preuve de pédagogie pour décider ensemble de nos usages communs et avoir une meilleure répartissions de nos richesses, afin d’obtenir une meilleur prospérité et habitabilité de notre planète, nous permettant d’être heureux et vivant.
A toi de jouer
Si tu veux connaitre tes émissions de CO2 et avoir des conseils sur leurs réductions, tu peux passer le petit test suivant :